Couleurs 2 - Burka
I)
Entrez dans la liste - Atelier du 29/11/11
Je n’aimerai pas vivre sous une burka, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre dans un igloo mais parfois si
Je n’aimerai pas vivre comme un crocodile, mais parfois si
Je n’aimerai pas vivre trop vieille, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre insecte, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre sous l’Equateur, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre dans 20m2, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre dans une galerie marchande, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre au dernier étage d’un gratte-ciel, mais parfois
si.
Je n’aimerai pas vivre avec des chaussures trop petites, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre blonde, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre aveugle, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre handicapée sur un fauteuil, mais parfois non.
Je n’aimerai pas vivre aux USA, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre sans frère ni sœur, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre prisonnière, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre bleue comme un Schtroumf, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre sans musique ni livres, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre chaste, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre en Roumanie, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre dans un pays en guerre, mais parfois si.
Je n’aimerai pas vivre dans une fosse septique, mais parfois si.
II)
Sans utiliser le mot de la couleur, faire une
phrase pour chacune d’elles.
BLEU : Sous un ciel sans nuage, je buvais un
curaçao.
BLANC : Des flocons tombaient sans cesse depuis la veille et
formaient maintenant un épais
tapis blanc.
VERT : Toutes les nuances du printemps
s’étalaient devant moi en ce jour d’espérance.
ORANGE : Petites ou grosses sphères, de la mandarine au potiron, ces
fruits donnent de la bonne humeur.
ROUGE : Du sang dégoulinait de la plaie béante
et imprégnait le T-shirt de l’accidenté.
JAUNE : un coffre de vieilles pièces dorées
ouvert en plein désert à midi.
VIOLET : Dans sa tenue liturgique l’évêque avançait vers l’autel de
St Sernin. Ô Toulouse !!
NOIR : C’était un enterrement, les gens pleuraient, pire que devant
un tableau de Soulage.
ROSE : Il va enfin casser le petit cochon tirelire pour son
anniversaire et ça le remplit de joie.
III)
La couleur des sentiments. Texte dont l’incipit
sera une phrase de la litanie exo1 et qui intègrera 3 phrases des couleurs
exo2.
Je n’aimerai pas vivre sous une burka, il me semble que je
manquerai d’air. J’ai besoin d’espace, de liberté. J’ai besoin de grand air
pour (vert) profiter de toutes les nuances du printemps qui s’étalent devant
moi les jours d’espérance. Une burka (violet) c’est un peu comme la tenue
liturgique d’un évêque qui avance
vers l’autel de St Sernin, c’est triste, un peu sac à patates qui, j’en
suis sûre, me coincerait aux entournures. Je ne pourrai pas sauter à la corde,
jouer à « musclor » avec mes copines de gym. Sac à patates, sac
poubelle même ; je me sentirai tout sauf femme, sans forme, sans pouvoir
répondre aux sourires des amis. La vie me semblerait terne, grise sous une burka. Mais parfois, je crois que
j’apprécierai d’être planquée, incognito dans la foule, être comme un
espion : voir sans être vue, reconnue. C’est ce que disent les femmes voilées, ça procure une
certaine liberté et une sensualité joyeuse quand on la quitte.
Coucou, je me dessape, tu vas voir ce que tu vas voir, ce
que les autres ne verront jamais. Je vais te montrer mes yeux, mes épaules, mes
seins et mes fesses. Tu verras (orange) de petites et grosses sphères qui
donnent de la bonne humeur. Tu as intérêt à en profiter sinon, je remballe le
tout sous cette burka qui m’éloigne des autres mais en même temps qui m’en
protège.
Aller vers les autres, aimer les contacts et aussi apprécier
la solitude, l’anonymat et l’indifférence des gens, chacun vit avec ses
contradictions, non ? Je vais peut-être (rose) casser le petit cochon
tirelire pour m’offrir une burka….
Marie
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