Fragment 11




Il y a une musique, un peu classique, un peu fado. L’auto-radio saute à toutes les ornières, je n’ai jamais vu ces couleurs. Le cuivre donne le vert, le fer le rouge, arrête de chercher. Sur le lac blanc les flamands dorment, immobiles sur une patte, la tête sous l’aile, l’image d’une aquarelle japonaise se superpose. L’altitude me joue des tours, le ciel est lourd, suivre la trace, là-haut, si haut, les nuages caressent les collines. 
La Pachamama sourit à l’ombre d’un volcan, reflétant son calme et sa beauté sur un lac sombre. À chaque col, les lacs se la jouent, ocre là, bleu plus loin, vert émeraude. Ici le minéral épouse l’eau et autour, les rochers se prennent pour des aigles. Je ne peux pas parler de rêverie mais d’une sorte d’ultra-concentration. 
Dans le 4x4, le silence des hommes nous rassemble. Les ronronnements du moteur nous bercent, rassurant les visiteurs d’en-bas, noyés dans l’air des cimes. Le soleil se couchent, nous allons nous arrêter plus loin au milieu d’une plaine vide où un carré blanc nous attend.

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