Je suis née
Je suis née
Bulleuse dans l’âme
Pendue en l’air, j’ai chopé la peur du vide
Adieu matrice, bonjour maîtrise
Ai-je pris la vie au sérieux dès le début ?
Je suis née
Elle a souffert
A-t-il sourit ?
Je suis née
c’était fait
Et pas une fée
S’en était fait de moi
J’ai su la solitude
Je suis née
comme une fleur le jour du printemps
Ça m’a accroché un sourire en coin
Il ne me quitte plus
Même quand il s’inonde de larmes
Je suis née
Ainsi soit-il
Le choix a disparu
La vie a surgi
Je l’ai suivie
Tout d’abord, j’ai joué la prudence
J’ai fermé ma gueule
J’ai observé
J’avais l’air d’un bonze
Je ne l’ai pas suivi
Mais j’ai continué à sourire
Avec ça, on m’a foutu la paix
Manger, manger mes doigts et choisir mon pouce
Ne me pousse pas, je te suis, sois contente
Je m’en contenterai, en attendant
Je suis née, en attendant
Quoi ? Là est la question
Foutue question, à botter dehors
Un jour
Je suis née un seconde fois
Je me suis crue libre
Alors j’ai pris un calibre
Un bon gros calibre à mot
Et j’ai tiré sur des lignes
Traqué des virgules
Shérif, je fus
Juge suprême des mots d’autrui
Outrecuidance
Je danse
Double verrou
lié de l’intérieur
À bride abattue
Je suis restée longtemps déçue
Depuis que je suis née
Mais pas question d’avouer
Raideur cachée et fausse souplesse, j’ai enfourchées
Pôv lonesome cow-girl, j’ai filé doux
J’ai filé loin, direction les étoiles
Les toiles blanches de mon imagination
Je suis née fantasme
Rêvée fantasque
J’ai obéi
Mais à l’intérieur, quel cinéma
Mes nuits blanches n’y ont pas suffit
Alors j’ai attaqué le clair-obscur
Et là, patatrac
Quand ya du clair, ya de l’obscur
Sacrée vérité
Vérité sacrée, je te traque maintenant
Presque avec certitude, j’oublie l’incertitude
Voler, sentir et prendre place
Éternel présent
Là où l’aile du papillon caresse ma joue et le singe caresse ma main,
Je suis née
Bien sûr, ça gueule toujours dans ma ménagerie
Mais, j’ai pris goût à débusquer mes très chers animaux
Je ne les renvoie plus aux oubliettes,
je les tire au sec et je les aime
Souvent, ça me fait mal de les regarder en face
je n’ai plus le choix
Je renais chaque jour grâce à eux
Naître dans un cocon
C’est pas coton
Tendre le fil de soi
Pour construire sa foi
Combien de fois remettrais-je le fil de soie sur l’ouvrage ?
Qu’importe puisque la vie est là même si parfois je l’oublie dans l’effroi
Je m’emploie, je me déploie et m’aperçois
Ça ne va pas si mal que ça
Ça va même d’espoir en exploit
Je suis née
Ce soir
je m’assois sur quelques rimes en wouah
et ne sais plus comment surseoir
Surseoir, mais qu’est-ce que ça vaut dire ?
Surseoir
Suçoir
J’ai tant sucé mon pouce
Ça me ferait une belle fin
Remettre à plus tard
Non
Écrire sans faim et sans fin pour toucher l’infini de moi.
Sacré voyage
Voyage sacré
Plus palpitant qu’à mes 20 ans
Pouf, pouf, pouf
Taperai-je encore 3 fois pour ouvrir le rideau ?
Non maintenant, il se baisse pour ce soir
Qu’importe puisque je suis arrivée
Je suis née
Sortie du fin fond de l'ordi
Apparition
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