Vous prendrez bien quelques bienouillances

Issues du dernier atelier dit gourmand, voici 2 recettes de bienouillance ultra-secrètes enfin révélées.


Recette de la Bienouillance I
Les secrets ne nous ont pas été transmis. Mais l’on se souvient (on = vieilleries nées avant 1955) que les dames du catéchisme dans les années 60 avaient lancé la mode de ce biscuit pour recycler leurs restes de nouilles.
Le jeudi jour de congé et de catéchisme (car congé à l’époque ne voulait pas dire s’amuser ou rester sans rien faire) , pour récompenser les enfants turbulents qui se tiendraient tranquilles, elles leur promettaient ce petit gâteau croquant trempé dans l’eau bénite.
Les mamans appréciaient à leur retour l’air bienheureux affiché sur la tronche de leur marmot enfin angélique.
Le vendredi les institutrices constataient que le dressage des bambins était grandement facilité. Les gosses ne posaient plus de questions impertinentes et rendaient des copies sages dans les strictes règles de la nouillance de l’éducation nationale.
Mais le printemps 68 est venu perturber ce train-train monotone et la bienouillance est tombée dans l’oubli.
Les notions d’inventivité et de fantaisie ont fait leur apparition.
Décryptage par Jacqueline



Recette de la Bienouillance II

Remercierons-nous jamais assez le grand Marco Polo de nous avoir introduit sa nouille ?
À force dʼobstination, il a su contourner les refus. Son culot légendaire lʼayant poussé à explorer de nouvelles voies, il nous permet aujourdʼhui encore de péter dans la soie.
Fortement imprégné de culture grecque - je veux parler dʼhellénique - il aurait pu faire son trou à Ephèse mais les sirènes occultes de lʼOrient le poussèrent au train et il décida dʼaller rouler sa bosse sur le dos dʼun chameau. Rien ne put lʼarrêter dans sa traversée car lui même nʼentravait rien, il était déchaîné.
Il traversa lʼInde au pas de course bien quʼil nʼy bouda pas son plaisir, avant dʼatteindre la fin de son voyage aller tout bronzé. Cʼest à son jeune âge quʼil dût cette acmé juvénile. Ses racines italiennes - il était blond vénitien par sa mère et napolitain par caprice - lui permirent dès lors dʼévoluer comme un poisson dans lʼeau dans ce quʼil est convenu dʼappeler lʼEmpire du Milieu. 
Cʼest pourquoi il se mafia des sourires jaunes et bridés de ses hôtes.
-Ma foi, ils ont lʼair hépatiques, se dit-il in petto. Je vais coller à lʼétiquette pour éviter tout faut-pas. 
Il décida de se prosterner le front au sol avant de se retrouver dos au mur. Cʼest dans cette position quʼil reçut les hommages du jeune empereur intérimaire qui, comme chacun sait, aimer jouer les bouche-trou. 
Notre héros allait protester mais sa dénégation véhémente se transformant en cri de douleur, il poussa un grand “ NNN....OUILLE !” sur un ton pénétré. 
Bien vite pourtant, la première émotion passée, cʼest dans un râle médusé quʼil vécut un véritable coup de foudre avec le Fils du Ciel. Les historiens rapportent quʼil eut dès cette époque lʼintuition géniale de rajouter du beurre dans les nouilles. Désormais introduit, il faisait partie du gratin. 
Plus question pour lui de tourner autour du Pô, ni même du Yang Tsé : les règles nʼavaient plus dʼimportance.
- Au début, on en Chi mais après cʼest tout Qong… commenta-t-il, jettant ainsi les bases de lʼénergétique.
La recette historique de la biennouillance était née :“Accepte de laisser l'ennemi sʼintroduire afin dʼen recueillir lʼénergie. Les siècles passant, le terme est tombé en désuétude, on parle aujourdʼhui de diplomatie.

Décryptage par Alfred


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