Le jour où s'est accompli le 4-21



En ce lundi 21 juillet 2014, L'éclosoir à histoire me propose cette alchimie…


Nombre de ligne : 21 lignes 
Pronom : Elles 
Point de vue : Libre 
Genre : Fantastique


C'était un 21 juillet de l'an 93, un pendu avait choisi la voie directe. Son visage ressemblait à un poisson. Son dard dressé avait envoyé une dernière fois son foutre au ciel et lui donnait une allure de scorpion famélique. Elles le contemplaient, embrassaient ses écailles froides, encore, encore une dernière fois, elles s'abandonnaient. 

Elles sont restées longtemps coites, étrangement tranquilles et médusées. Puis, elles ont rejoint soumises le temple à l'intérieur de la forteresse interdite et balayé la maison. Elles ont ramassé poussières et cailloux, elles ont chassé les fantômes et convoqué les fées du logis. Elles ont traqué les odeurs, découvert des horreurs et se sont écroulées de malheur. Elles sont devenues samouraï, s'entraînant jour après jour, elles ont tué dragons et chimères. S'entraînant en toute sororité, elles ont décidé un matin de revenir vers le monde étrange qu'elles avaient quitté. 

Elles sont sorties, armées, telles des Amazones, carquois remplis, flèches affûtées. Elles ont chevauché sur de fiers étalons, découvert de nouvelles contrées puis elles se sont séparées. Certaines avaient repris goût à la vie dans ce monde mystérieux à redécouvrir, d'autres étaient retournées vers le temple, d'autres encore avaient défiés le monde en bataille inutiles, combien de mortes pour de si petits défis ? 

C'est ainsi que chemin faisant, elles avaient progressivement désobéi à la Loi de l'Union Sacré jusqu'à errer de nouveau, se cherchant les unes les autres, se perdant sur le chemin du retour au temple.

Ce n'est qu'en l'an 14 que l'une de celles qui avait choisi de vivre dans le monde du dehors aperçut un vampire qui se cachait dans sa cave. Alors, elle contempla son teint blafard, sa misère d'écartelée puis d'un coup tout lui revint : le visage du poisson au dard de scorpion, ses jeunes années d'apprentissage au temple, ses talents de déesse endormie et le souvenir de ses compagnes dispersées au quatre coins du monde. 

C'est au grand soleil de midi qu'elle ferma son logis, repris son bâton, renfourcha son étalon et pris la direction de la croix du Sud, là où brillent Las Tres Maria. C'est ainsi que put s'accomplir le Jour des Quatre 21 que seuls les initiés comprendront.

Ainsi commença le chemin de la Liberté, toutes allant les unes vers les autres. 

Pour Antoine



Commentaires

Yves a dit…
Comme quoi, le monde des braves n'appartient pas qu'aux hommes. Bravo !

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